Le dépistage de la surdité, chez le bébé, à la naissance va devenir systématique d’ici quelques semaines. Le but est d’éviter d’attendre plusieurs mois avant de découvrir le handicap de l’enfant. En France, 1 enfant sur 1000 naît, chaque année, avec un problème auditif, soit environ 800 enfants par an.
La plus grande majorité des enfants souffre de déficience auditive congénitale soit 75 % et ont des parents qui entendent parfaitement, mais qui sont porteurs des gènes récessifs de la surdité. Pour le quart restant, il s'agit essentiellement de surdités dues à des problèmes survenus pendant la grossesse ou lors de l'accouchement. Les enfants en déficience auditive, ont les circuits du langage qui vont vite régresser et ne plus être opérationnels, leurs neurones vont s'atrophier par manque de stimulation. L'objectif d'un dépistage précoce est d'éviter tout retard dans l'acquisition du langage et de permettre le "développement optimal de l'apprentissage de la communication". Le handicap est ainsi pris correctement en charge. L’idéal étant de pouvoir dépister le plus tôt possible une surdité. C’est pourquoi dorénavant, les maternités sont tenues de pratiquer un dépistage lors du premier examen néo-natal.
Deux techniques sont envisageables : Soit une petite sonde est introduite dans l’oreille du bébé. Un son est envoyé, jusqu’à 30 décibels. La réponse de l’oreille interne est enregistrée. Soit un casque envoie un son de 35 décibels dans les oreilles du bébé. On repère grâce à des électrodes de surface l’activité des cellules de l’oreille interne et du début du nerf auditif. Si, après deux tests de dépistage, il s’avère qu’une anomalie est décelée, alors l’enfant sera adressé à un Centre de Diagnostic et d’Organisation de la prise en charge de la Surdité (CDOS). On peut appareiller un enfant dès l’âge de quatre à six mois. L’appareil ou la prothèse va permettre d’amplifier les sons, les bruits vont devenir signifiants. Ils vont prendre du sens. En cas de surdité moyenne ou sévère, l'enfant percevra la parole, et découvrira sa propre voix. Si le diagnostic est effectué suffisamment tôt, et si l’enfant est appareillé suffisamment tôt, il pourra donc parler normalement.