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Quand un virus (COVID-19) empêche le fonctionnement normal des EAJE et ACM

Le principe de précaution n'a jamais eu autant d'importance sur un plan médical depuis les derniers événements que notre pays traverse actuellement. Mais une fois cette période passée, et lorsque les EAJE et ACM (dont les crèches et micro-creches entre autres) qui accueille nos chères têtes blondes auront ré ouverts, les actes médicaux et leur mise en pratique auront surement une signification encore plus importante pour tous les parents et les personnels de la petite enfance qui auront la charge d'encadrer des enfants dans leur structure.

Nous ne sommes censé ne pas ignorer que la prise de médicaments a comme unique de but de soigner une pathologie, voir de soulager et traiter un mal chez un patient quel que soit son âge, et donc aussi pour les plus petits. Et dans le même temps cet acte loin d'être anodin peut avoir des conséquences parfois graves lorsqu'il est effectué sans précaution (sans avis médical) et sans connaissance au préalable. Il était bon de faire le point sur une pratique courante pour de plus en plus d'établissement crèches, garderie ... proposant l'accueil de jeunes enfants.

Focus sur la prise de médicaments des enfants en crèche

La publication d’une liste de médicaments inutiles et dangereux pour les enfants par des magazines très influents auprès des consommateurs a laissé des traces. Les structures d’accueil dans le secteur de la petite enfance ne peuvent que suivre le mouvement. Les règlementations en la matière n’ont pas évolué pour arrêter une liste de médicaments autorisés en crèche ou en garderie, car il n’y a pas non plus une interdiction formelle de ceux qui pourraient être nocifs à la santé des tout-petits. L’avis d’un médecin ou d’un paramédical présent dans la structure est censé déterminer quels remèdes utiliser pour soigner les petits bobos et les pathologies courantes en milieu scolaire.

Les responsables et directeurs de crèche ou d'une garderie sont sous pression quant à la manière de gérer les actes et les soins de santé à apporter aux tout-petits. Dans un premier cas, la maladie ou le traumatisme ont commencé à la maison mais c’est une fois à l’école que les symptômes apparaissent. C’est difficile de faire le diagnostic quand le patient n’a pas encore l’usage de la parole. Si l’enfant a par exemple chuté en classe ou dans la cour, la maitresse ou l’accompagnant éducatif petite enfance peut prodiguer les soins appropriés, à moins que la gravité du traumatisme est avérée. Une réaction allergique peut déclencher subitement une toux persistante ou un rhume. Des médicaments de premiers secours sont disponibles, mais lequel donner à l’enfant. La prudence est de mise, car on n’est plus sur une logique de surprescription, c’est-à-dire donner un sirop anti-toux, anti grippe, antidouleur ou anti-fièvre.

Administrer des médicaments de spécialité

Le cas des enfants qui ont une santé fragile est encore plus délicat à gérer. Au nom de l’école inclusive, les enfants souffrant d’un handicap ou d’une maladie chronique méritent d’avoir une scolarité normale. Cela implique une prise en charge sanitaire en milieu scolaire. Un accompagnant éducatif petite enfance ou une assistante maternelle n’a pas la qualification requise pour administrer des médicaments de spécialité ou accomplir des gestes de soin. Une auxiliaire puéricultrice est plus qualifiée même si ses compétences paramédicales sont limitées. Parfois la solution est la présence d’une infirmière puéricultrice ou d’un médecin, mais c’est plutôt rare dans une crèche ou une garderie. Or, la loi impose aux établissements accueillant des enfants de 0 à 6 ans de favoriser l’intégration des enfants présentant un handicap ou atteints d’une maladie chronique.

Les dispositions réglementaires à propos de la distribution de médicament dans une structure d’accueil de

la petite enfance datent de 1999. On ne parle que d’une aide à la prise quand c’est le médecin traitant du patient qui a prescrit les médicaments. C’est donc un acte de la vie courante que l’agent de crèche accomplit en veillant à ce qu’un enfant souffrant d’une maladie chronique prenne ses médicaments. A priori, un enfant de bas âge n’est pas capable d’effectuer seul le geste de prendre un médicament. Par ailleurs, il n’est pas censé avoir accès à la pharmacie, ce qui représente un danger évident pour sa santé. Cette aide apportée par l’assistante maternelle ou l’auxiliaire puéricultrice prend en compte certains paramètres. Le médicament n’est pas associé à un traitement lourd et n’a pas un effet secondaire invalidant, ce qui demande plus de précautions. La prise ne doit pas nécessiter un apprentissage particulier ni une difficulté présentant un risque pour la santé de l’enfant.

Un acte de la vie et non pas un acte médical

Pour que la prise de médicament puisse être effectuée en milieu préscolaire et scolaire, elle doit donc être définie comme étant un acte de la vie et non pas un acte médical. L’enfant peut être aidé dans ce sens par une auxiliaire puéricultrice ou une assistante maternelle. Le ministère de la Santé a répondu officiellement à une question relative à la prise de médicament dans une structure d’accueil des 0 à 6 enfants. Le médecin traitant, celui qui prescrit l’ordonnance, détermine si la prise nécessite l’intervention d’une infirmière.

Autrement, un tiers-aidant disponible dans la structure scolaire est considéré comme capable d’accomplir l’acte (assistance à la prise médicamenteuse), en l’occurrence l’assistante maternelle ou l’auxiliaire puéricultrice.

Pour les prises de médicaments comportant un risque sanitaire en raison de la puissance de ce dernier ou suivant l’état de santé du jeune enfant, l’intervention d’un professionnel qualifié est indiquée. On parle alors d’administration d’un médicament.

Le médecin délègue la compétence et la responsabilité de donner des médicaments aux parents de l’enfant et non pas directement au personnel de la crèche ou de la garderie. Pour que l’aide à la prise de médicaments puisse être effectuée dans la structure d’accueil, les parents doivent la déléguer officiellement en présentant l’ordonnance du médecin. Le médecin est susceptible de revoir la prise d’en traitement pour l’adapter au rythme de la vie de l’enfant. Les prises peuvent par exemple être programmées le matin et le soir, évitant de ce fait les prises durant les heures de présence en crèche. Le plus souvent, les structures de la petite enfance prévoient d’ailleurs des dispositions concernant la prise des médicaments dans le règlement intérieur. Les parents sont donc informés de la problématique dès le départ.

 

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