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Un jour l’enfant vous parle d’un nouveau copain. Un camarade de classe qui fait les 400 coups. Un nouveau voisin ? Jules ? Emma ? Non, un ami imaginaire qui n’existe que dans sa tête.

L’ami imaginaire sert à accepter la réalité

Tout petit, on accède à tous ses désirs. Normal ! En revanche, lorsqu’il grandit, l’enfant commence à appréhender la réalité qui n’est pas toujours à son goût. Dans la petite enfance, c'est donc souvent durant la période oedipienne, entre 3 et 5 ans, au moment où l'enfant n'a pas encore de limite bien définie entre le réel et l'imaginaire, entre le vrai et le faux, que pour s’aider, certains se créent un ami imaginaire. Mais à la période dite de latence entre 6-11 ans, ou à l'adolescence, l'invention d'un ami imaginaire peut être là pour combler des moments d'incertitude tout à fait normaux au cours du développement de chaque enfant.

L’ami imaginaire ne conduit pas à l’isolement

Ce n’est pas l’ami imaginaire qui mène à l’isolement mais parfois le contraire.
Cette phase a d’ailleurs souvent lieu avant l’entrée au cours préparatoire, période au cours de laquelle il va trouver des vrais amis et souvent faire disparaître celui qu’il s’était créé.
Mais s’il en parle trop, s’il n’a pas de « vrais » copains, que son seul copain est son ami imaginaire (très rare) ou s’il vous dit que son ami imaginaire lui veut du mal, cela montre qu’il traverse une période trop anxieuse et surtout trop longtemps, il est alors utile d’en parler à un médecin.

L’ami imaginaire aide l’enfant à affronter ses peurs

L’enfant trouve la force de se rassurer en attribuant des vertus protectrices à son ami imaginaire.
Il a un ami imaginaire car il a de l’imagination !
C’est le fruit de son esprit. Quand on dit imagination, on pense également créativité : s’inventer un monde à part, que l’on est seul à connaître et dans lequel on se sent bien… C’est l’essence même des histoires que se raconte un enfant, mais que vous aussi vous leur racontez au travers des contes ou des histoires! L’imagination nourrit notre vie et nos espoirs.

L’ami imaginaire aide l’enfant à trouver sa personnalité

Il l’aide à se connaître et à trouver son identité. Il permet de dire à papa et à maman, tout ce qu’il a sur le cœur et tout ce qu’il ressent. L’ami imaginaire est utile pour permettre à l’enfant enfant de transgresser certaines règles, il montre ainsi qu’il les a comprises et admises. Vous restez néanmoins le référent, celui qui ancre les choses dans la réalité. Montrez que vous n’êtes pas dupe, que c’est bien lui qui a fait une bêtise et rappelez-lui la règle… que lui et son ami doivent respecter. Autre chose : laissez-lui son imaginaire, c’est son espace privé.

L’ami imaginaire aide l’enfant à affirmer sa volonté

Appeler Jules au téléphone pour lui demander son avis, c’est aussi une façon de s’affirmer, de vous signifier que vous n’êtes pas la seule personne à décider. Ainsi, il est tout à fait possible, qu'un jour l’enfant vous dise que son ami vient déjeuner à la maison. Dans cette situation, mieux vaut « jouer le jeu » tout en rappelant à l’enfant les choses que vous aviez prévu de faire ensemble, pour qu'il garde toujours la réalité en tête.

L’ami imaginaire aide l’enfant à combler un manque affectif

L’enfant a parfois besoin de combler un manque d’affection, parce qu’il traverse une phase difficile : séparation, déménagement… Il a peut-être davantage besoin de se réfugier dans son imaginaire. Tant qu’il ne s’enferme pas dans son monde, il n’y a pas de raison de s’inquiéter. Mais c’est l’occasion de vous interroger : quelque chose le perturbe-t-il ? Profitez aussi pour inviter ses petits copains à la maison.
Si cela dure trop longtemps, que les crises de pleurs ou d’angoisse s’installent quand l’ami imaginaire n’est plus présent, n’hésitez pas à consulter un médecin.

L’ami imaginaire participe aux bêtises

L’enfant peut sermonner son ami imaginaire parce qu’il a renversé son verre d’eau ou qu’il ne veut pas prêter son jouet. L’ami imaginaire est doté de pouvoirs magiques, car il peut faire toutes sortes de choses défendues ou d’expériences à la place de l’enfant.

Avoir un ami imaginaire, ce n’est pas mentir

La notion de mensonge n’est pas maîtrisée à cet âge-là.
Il vit dans un univers magique, celui où les fées côtoient les dragons et où ses jouets se parlent le soir venu. Alors pourquoi le chat ne mangerait-il pas tous les chocolats ? On est plus dans l’affabulation que dans le mensonge. Lorsqu’il dit « C’est pas moi », il signifie qu’il n’a pas fait exprès mais n’essaie pas de mentir.

Quelle attitude adopter ?

Dans l’apprentissage infantile, la frontière entre imaginaire et réel se fixe aux alentours de 7 ou 8 ans ; l’âge moyen auquel on cesse d’ailleurs de croire au Père Noël.
Parfois cependant, l'invention d'un ami imaginaire vient combler une véritable faiblesse de la personnalité. C'est un compagnon jailli de son imagination qui s'y installe, parfois durant quelques mois. Les psychologues constatent que l'ami imaginaire est plus fréquent chez les enfants uniques un peu solitaires ou a contrario chez les enfants « perdus » et « isolés » dans une grande fratrie… Il ne faut pas tenter de mettre l’ami imaginaire de côté. L’enfant cherche parfois à faire part d’un besoin ou d’une situation qu’il ne peut exprimer autrement. Soyez à l’écoute ! Si cela persiste et semble se transformer en pathologie, il faut s’adresser à un médecin ou un pédiatre. Vous pouvez aussi en parler aux agents de crèche, ou aux ATSEM, ainsi qu’aux assistantes maternelles.

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